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Pourquoi la Touraine ?

     Pourquoi des Belges en Touraine ???
« Il y 20 ans, nous avons ouvert un restaurant dans un charmant village de Belgique. Nous avions autour de nous 10 fermes dans les lesquelles nous pouvions nous approvisionner en poulets, oeufs, canards, veau, lait, fromages, ...
En l’espace d’une génération, le paysage a complètement changé et évolué vers une densification de l’habitat (lotissements dortoirs) et une diminution drastique de l’activité agricole. Sur 10 fermes, une seule a subsisté. Le nombre de vaches est resté identique : 400 vaches (en stabulation, pas ou peu d’accès à l’herbe). Adieu veau, poules, canards, cochon, le paysan n’avait plus le temps de s’occuper des filières locales.
Convaincu que le restaurateur doit rester le lien entre l’agriculteur et le citoyen, nous n’avions plus notre place dans cet environnement qui ne nous correspondait plus.

C’est pour cette raison que nous nous sommes rapprochés de Bourgueil, en Touraine, entre Loire, vignes et forêts.
Notre plus grande satisfaction aujourd’hui est d’être entourés d’agriculteurs qui signent leurs productions, sont présents sur les marchés, restent accessibles.
Notre expérience précédente nous convainc à tout faire pour pérenniser cet état de fait.

Aussi, dans notre petit restaurant de 15 places, l’immense majorité des matières premières sont locales : farine, huile d’un jeune cultivateur- meunier ( Vincent Raffault à Crouzilles), légumes de notre vaste potager (ce qui nous oblige a rester très créatifs et respecter les saisons), lapins et volailles élevées par nous-mêmes.

A ce titre nous avons tenté une expérience voici près d’un an, et clôturé une parcelle de vignes de 600 m2 pour y lâcher 240 poules.
Notre voisin vigneron, Philippe Boucard (domaine Lamé Delisle Boucard) travaille le végétal, tandis que nous gérons l’élevage.
La cohabitation du végétal et l’animal a des effets bénéfiques.

Sur la vigne avec moins de passage d’entretien (tonte et aération du sol), moins d’insecticide (la poule en est un exceptionnel), amendement naturel limité (une poule pour 15 m2). Pour l’aviculteur-restaurateur, ce partage du sol offre un grand espace de parcours sans l’investissement. Ce parcours est complément ombragé, indispensable pour le bien être des volailles. Enfin, c’est un frigo à ciel ouvert (bien pratique).

On peut aussi considérer que sur une même surface, il y a deux exploitations agricoles distinctes qui génèrent du profit.
A moyen terme, cette expérience sera reconduite et nous envisageons sérieusement de créer une ferme avicole et lancer ainsi un jeune agriculteur.

Quelques mots sur notre parcours a l’installation. Le personnel de l’administration française est très réceptif et encourage réellement à la création d’entreprise en accompagnant les jeunes entrepreneurs. Nous avons souvent été épatés par la courtoisie et la compréhension lors des contacts avec les différents services. Toutefois, il est indispensable de s’entourer immédiatement d’un partenaire pour déléguer la gestion sociale, financière et juridique d’une petite entreprise. Cela nous permet de nous consacrer pleinement à ce que nous savons faire.

Nous formons aujourd’hui une équipe dynamique avec les vignerons de l’appellation Bourgueil et les différents prestataires d’hébergement pour donner une merveilleuse image de notre village.

La France est un magnifique pays, et c’est notre fierté d’y vivre qui la rend si attachante... »


Vincent SIMON